La France a peur. Une histoire sociale de l’ « insécurité », est un livre né d’une triple surprise. En 1997, première surprise, on observe un gouvernement socialiste, de gauche plurielle, faire de l’insécurité l’une de ses principales priorités. Durant des dizaines d’années, cette question était traditionnellement ancrée à droite, structurant les différences entre les partis politiques de gauche et de droite. La deuxième surprise était celle d’une reformulation des termes du débat antérieur. D’une façon générale, depuis la guerre, on avait un consensus droite-gauche sur l’idée que la délinquance, la déviance d’un certain nombre de jeunes étaient des problèmes liés à ce qu’on appelait à l’époque des « ratés de socialisation ». C’est-à-dire qu’on pensait que le développement économique et social du pays finirait bien par discipliner les jeunes. Force est de constater que, à la fin des années 1990, un autre type de consensus se généralise, au moins dans le champ politique et médiatique, sur la nécessité de la punition et de la coercition. Troisième surprise : l’inflation du thème de l’insécurité dans le débat public qui est devenue l’un des principaux prismes d’analyse des milieux et des quartiers populaires. Dès lors que l’on parle de maltraitance, d’urbanisme, d’illettrisme, d’absentéisme scolaire, tout semble ramener invariablement à la question de la délinquance.
23 pages.
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Sommaire
– Transformations des quartiers populaires
– Le rôle des élus locaux
– Un processus nouveau ?
– Les conséquences ?
– Renversement des perspectives
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